“Il y a clairement un agresseur et un agressé entre le Rwanda et la RDC”; “Il faut nommer les choses”, a déclaré la ministre des Affaires étrangères belge, Hadja Lahbib, devant plusieurs journalistes à Kinshasa.
Selon La Libre Belgique, la ministre belge a clairement décidé de se joindre aux voix qui demandent au Rwanda de cesser de soutenir le M23 dans l’est du pays. Un soutien que Kigali dément.
Selon nos confrères de La Libre Belgique, la cheffe de la diplomatie belge estime que le Rwanda est derrière une partie des violences perpétrées dans l’est de la République démocratique du Congo. Kigali nie de son côté toute forme de soutien aux rebelles du M23 et toute présence militaire dans l’est du pays. La ministre parle également d’une “violation de l’intégrité territoriale” de la RDC.
Hadja Lahbib a aussi demandé à Kinshasa de cesser de soutenir les Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), groupe composé majoritairement de hutu créé par d’anciens hauts responsables du génocide des tutsis au Rwanda et ayant fui en RDC.
La cheffe de la diplomatie belge a rencontré lors de ses deux jours de visite en RDC, le Premier ministre démissionnaire, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, la cheffe du gouvernement désignée, Judith Suminwa Tuluka, et son homologue Christophe Lutundula Apala Pen’Apala. Elle s’est également entretenue avec la cheffe de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (Monusco), Bintou Keita.
Pour Bob Kabamba, professeur de politologie africaine à l’Université de Liège, son langage diplomatique est en tous cas direct en prenant position pour Kinshasa au détriment du Rwanda. Quelles en sont les raisons ?
“Les relations entre la Belgique et le Rwanda sont actuellement très froides. L’ambassadeur belge à Kigali n’a pas encore remis ses lettres de créance au président Paul Kagame à Kigali . En juillet 2023, la Belgique a décidé de refuser l’accréditation de Vincent Karega, désigné par le Rwanda pour être son nouvel ambassadeur à Bruxelles. Au Rwanda, le gouvernement fédéral voulait récupérer le terrain de l’ex-camp des Casques bleus à Kigali pour en faire un mémorial. Dix Casques bleus belges y avaient été assassinés en 1994. Ce terrain allait échapper à la Belgique dans le cadre d’un projet immobilier à Kigali. On s’achemine vers une solution, après plusieurs semaines de tensions entre les deux pays, sur cette question”, explique Bob Kabamba, professeur de politologie africaine à l’Université de Liège.
La Belgique, selon l’universitaire, depuis plusieurs années, tente de relancer ses relations avec la République démocratique du Congo. “Les relations étaient au point mort avec les Kabila au pouvoir que ce soit le père Laurent-Désiré Kabila (président de 1997 à 2001) et Joseph Kabila (président de la RDC de 2001 à 2019). Elles sont meilleures avec le Président Félix Tshisekedi. En prenant clairement position pour la RDC face au Rwanda, le gouvernement belge entend clairement gagner les faveurs de Kinshasa”, a estimé Bob Kabamba.
La Rédaction 7 avec Tv5Monde
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