Proche-Orient : L’Iran a attaqué Israël. Une attaque inédite et préoccupante qui a secoué toute la communauté internationale.


“C’est littéralement du jamais vu”. Robin Ramaekers, correspondant de VTM au Proche-Orient, a réagi à l’attaque iranienne contre Israël. Une attaque directe avec un tel nombre de drones et de missiles de croisière est “extrêmement inquiétante”, selon l’expert.

L’attaque iranienne directe qui s’est produite la nuit dernière est redoutée depuis des années. Elle est “inédite” et “extrêmement préoccupante”, a déclaré Robin Ramaekers sur le plateau de VTM. Mais s’agit-il d’une véritable déclaration de guerre de la part de l’Iran? Plutôt d’une revanche sur ce qui s’est passé le 1er avril, selon le correspondant. “C’est d’ailleurs ainsi que l’Iran l’a annoncé. Israël a attaqué le consulat d’Iran en Syrie, à Damas, ce jour-là. Il y a eu 16 morts, dont deux généraux de haut rang”.

L’Iran avait déclaré qu’il ne pouvait pas laisser passer cette attaque et que la riposte suivrait. Pendant un certain temps, il était surtout question de la manière dont ils allaient se “venger”. “On ne peut pas l’interpréter comme une déclaration de guerre, mais comme une réaction. L’Iran sait qu’Israël est parfaitement capable, avec les pays alliés, de détruire tous ces missiles dans les airs. En ce sens, je pense qu’ils ont pris cette décision en pensant qu’elle ne causerait peut-être pas de dégâts massifs au sol. Néanmoins, il s’agit d’une déclaration très ferme”.

Quelle sera la réponse d’Israël ?

La question est maintenant de savoir si ET comment Israël répondra à cette attaque. “L’Iran a déjà fait savoir que la réponse serait exponentielle en cas de riposte”. M. Ramaekers pense qu’Israël ne réagira pas. “Ils ont déjà fait savoir qu’ils considéraient cela comme une victoire et qu’il n’est pas forcément nécessaire d’aller plus loin”.

Attaque iranienne sur Israël : à l’international, appels à la retenue et crainte d’un embrasement

Depuis l’attaque de drones iraniens sur le sol israélien, les réactions internationales se sont multipliées. Un message clé s’en dégage : la crainte d’une escalade militaire dans la région et l’appel à la retenue. 

« Éviter toute action qui pourrait conduire à des confrontations militaires majeures sur plusieurs fronts au Moyen-Orient ». Ce sont les mots du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres qui craint une escalade militaire au Proche-Orient. Pour sa part, l’Otan « condamne l’escalade de l’Iran » et « appelle à la retenue », a indiqué sa porte-parole, Farah Dakhlallah, dans un communiqué.

Dans la région, l’Égypte appelle à « la retenue maximale », affirmant « être en contact avec toutes les parties du conflit pour essayer de contenir la situation ».  Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a exprimé sa « profonde inquiétude », et appelé « toutes les parties à mettre fin à l’escalade » et à « faire preuve de la plus grande retenue ». L’émirat engagé depuis des semaines dans des pourparlers entre Israël et le Hamas, exhorte la communauté internationale à « prendre des mesures urgentes pour désamorcer la tension », ajoutant qu’il soutenait « les efforts pour parvenir à la sécurité et à la stabilité régionales et internationales ». C’est le même « appel à la retenue » de la part de l’Iran.

La Turquie craint l’embrasement régional

La Turquie, voisine de l’Iran avec lequel elle entretient de bonnes relations, s’est jointe ce 14 avril aux appels à la retenue. Le pays situé aux portes d’une région de pays en guerre ou instable, redoute plus que tout un embrasement. Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a téléphoné à son homologue iranien Hossein Amir-Abdollahian, explique notre correspondant à Istanbul, Anne Andlauer.

Si le dialogue est difficile avec Israël en raison des positions pro-Hamas d’Ankara dans la guerre à Gaza et de sa décision récente de lui infliger des sanctions commerciales, les liens sont en revanche étroits avec le voisin iranien. Ces derniers jours, Hakan Fidan faisait d’ailleurs partie des acteurs régionaux contactés par le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, dans l’espoir d’empêcher l’escalade.

Et c’est précisément à la désescalade que le ministre des Affaires étrangères a appelé son homologue iranien après l’attaque contre Israël. Selon des sources diplomatiques turques, Hakan Fidan a souhaité « la fin des actions qui accroissent les tensions » dans la région. Toujours selon ces sources, le ministre iranien des Affaires étrangères a assuré que son pays ne lancerait pas de « nouvelle opération » à moins d’être « attaqué », auquel cas « sa riposte serait plus forte ». La Turquie ne dispose pas de moyens de pression sur Téhéran à proprement parler, mais continuera de plaider pour un apaisement auquel elle a tout intérêt.

Un engagement « inébranlable » des États-Unis aux côtés d’Israël

De leur côté, les États-Unis ont condamné l’attaque « éhontée » de l’Iran. « Notre engagement en faveur de la sécurité d’Israël face aux menaces de l’Iran et de ses relais (dans la région) est inébranlable », a écrit le président américain, sur le réseau social X, en postant une photo d’une réunion d’urgence avec son équipe chargée de la sécurité nationale à la Maison Blanche. Les forces américaines ont contribué à abattre « presque tous » les projectiles iraniens, a-t-il dit dans un communiqué.

En Europe, la réaction la plus forte est venue de Berlin. « L’Iran a conduit le Moyen-Orient au bord du précipice », selon la ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock. À Paris, Emmanuel Macron estime que l’Iran a franchi un nouveau palier dans ses actions de déstabilisation. Le président français a aussi exprimé sa solidarité avec le peuple israélien et affirmé que la France œuvrait actuellement pour apaiser les tensions. Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a condamné « fermement » l’attaque « inacceptable » lancée par l’Iran contre Israël. « Elle constitue une escalade sans précédent et une menace grave à la sécurité régionale », a ajouté le responsable sur X.

« Le risque d’escalade est permanent »

Les appels au calme viennent également de Pékin et de Moscou, mais aussi du Mexique comme du Canada. Le Conseil de sécurité de l’ONU va se réunir dans les prochaines heures. De leur côté, les membres de G7 ont aussi prévu une réunion en visio-conférence en début d’après-midi ce dimanche. L’Iran a convoqué dimanche les ambassadeurs français, britannique et allemand à Téhéran en raison des réactions à l’attaque de missiles et de drones lancée par l’Iran contre Israël.

« Le risque d’escalade est permanent. C’est la première fois que l’Iran attaque Israël sur son sol, dans son ciel. Donc effectivement, c’est un jeu qui est assez dangereux », explique à RFI le général Jean-Paul Palomeros, ancien chef d’état-major de l’armée de l’Air française et ancien commandant suprême de l’Otan. « Il faut que chacun garde son calme, son sang-froid. On peut espérer qu’Israël le fera et que ça ne sera pas une ligne politique trop dure qui l’emportera au sein du cabinet de M. Netanyahu, parce que là, ça serait beaucoup, beaucoup plus embêtant. Mais, pour l’instant, tout le monde s’en sort bien : il y a eu cette attaque d’Israël, la réponse qui n’a pas fait de dégâts ni de morts en Israël, vu le nombre de moyens déployés et la diversité. On voit aussi que, peut-être, l’Iran n’avait pas la volonté de frapper trop fort sur les centres de gravité israéliens », poursuit-il.

La Rédaction 7

Source : 7/7 & RFI

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