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France : Jean-Marie Le Pen, figure historique de l’extrême droite française, est mort à l’âge de 96 ans

  • janvier 7, 2025
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France : Jean-Marie Le Pen, figure historique de l’extrême droite française, est mort à l’âge de 96 ans
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Le fondateur du Front national et finaliste de la présidentielle de 2002, Jean-Marie Le Pen, est décédé à Garches en région parisienne, dans un établissement où il avait été admis il y a plusieurs semaines, a fait savoir sa famille à l'AFP, ce mardi 7 janvier 2025. Un communiqué de sa famille a indiqué qu'il était entouré des siens au moment de son décès. Jean-Marie Le Pen avait cédé la présidence du FN en 2011 à sa fille Marine, et avait été exclu du parti en août 2015, officiellement à cause de ses prises de position sur le régime de Vichy et sur la Shoah. Il en était resté président d’honneur jusqu'en mars 2018.

Annonce de la famille

“Jean-Marie Le Pen, entouré des siens, a été rappelé à Dieu ce mardi à 12h00”, a indiqué sa famille dans un communiqué transmis à l’AFP. L’ancien leader du Front national est décédé mardi à l’âge de 96 ans à Garches, dans les Hauts-de-Seine, dans un établissement où il avait été admis il y a plusieurs semaines.

Affaibli par plusieurs accidents de santé, une expertise médicale avait constaté en juin dernier “une profonde détérioration” de son état physique et psychique, estimant qu’il n’était pas en mesure ni “d’être présent”, ni de “préparer sa défense” au procès des assistants des eurodéputés FN qui s’était déroulé à Paris de septembre à novembre. Mi-novembre, Jean-Marie Le Pen avait été hospitalisé puis admis dans une structure à Garches, à l’ouest de Paris, non loin de son domicile de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).

Tribun hors-pair, provocateur sulfureux obsédé par l’immigration et les juifs, patriarche contrarié par les siens, ce Breton qui aimait être surnommé “le menhir”, avait sorti l’extrême droite française de sa marginalité au cours d’une carrière politique qui a marqué la Vᵉ République. Le plus emblématique de ses succès restera inachevé. Le 21 avril 2002, à 73 ans et pour sa quatrième candidature à l’Élysée, il crée la surprise en se qualifiant pour le second tour de l’élection.

Au lendemain du XVIe congrès du Front national, tenu début juin 2018 et qui consacra le changement de nom du parti en un « Rassemblement national », Jean-Marie Le Pen s’employa à dire tout le mal qu’il pensait de cette nouvelle appellation qu’il qualifia de « véritable assassinat politique ». « Le FN a mené bataille (…) comme un brise-glace dans l’Arctique pendant des années et des années. (…) C’est plus qu’une appellation, c’est plus qu’un groupement, c’est une âme, c’est une histoire, c’est un passé. Et faire fi de tout cela me paraît désastreux ».

Prévenant au passage qu’il n’adhérerait « certainement pas » au Rassemblement national, l’ex-chef frontiste n’excluait pas la possibilité de reprendre le nom de Front national à son compte.

Fin de la bataille familiale

La guerre familiale se conclut à l’été 2018 par une réconciliation médiatique, multiples articles dans Paris Match et photo « historique » à l’appui. À 90 ans, Jean-Marie Le Pen y montre qu’il sait toujours aussi bien utiliser les médias à son avantage, et à celui de sa famille politique.

Après avoir siégé 34 ans au Parlement européen, entre 1984 et 2019 (hormis un interlude de 2003 à 2004 en raison de sa peine d’inéligibilité), il quitte le bâtiment Louise-Weiss en juillet 2019. Soucieux d’inscrire son parcours politique dans l’Histoire, il crée l’Institut Jean-Marie Le Pen en août 2020 afin de mettre à disposition du grand public les archives retraçant son parcours politique. Victime d’un malaise cardiaque au printemps 2023, il décide d’un commun accord avec sa fille Marine, de se retirer du débat public et de ne plus recevoir la presse.

Début avril 2024, le « menhir » alors âgé de 95 ans est placé « sous régime de protection juridique », une disposition civile, comparable à une tutelle, activée sur demande de la famille par la justice, après une expertise médicale constatant l’inaptitude de Jean-Marie Le Pen. Ses trois filles – Marie-Caroline, Yann et Marine Le Pen – deviennent ses mandataires, ce qui leur permet de réaliser divers actes au nom de leur père, seules ou de concert. Un statut juridique qui a remis en question sa capacité à comparaître à son procès dans l’affaire des assistants d’eurodéputés, permettant à Jean-Marie Le Pen de ne pas répondre des faits de détournements de fonds européens dont le parti est soupçonné. Son cas a été « disjoint » après qu’une expertise médicale avait constaté « une profonde détérioration » de son état physique et psychique, estimant qu’il n’était ni en mesure « d’être présent », ni de « préparer sa défense ». C’est au cours de ce procès, le mercredi 5 novembre 2024, que Marine Le Pen avait annoncé l’hospitalisation récente de son père pour des « analyses ». Il avait ensuite été admis dans une structure à Garches, à l’ouest de Paris, non loin de son domicile de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).

Une pluie des réactions à la suite de son décès

“UNE PAGE DE L’HISTOIRE POLITIQUE FRANCAISE” SE TOURNE

Dans un communiqué le Rassemblement national, ex-Front national, a rendu hommage à Jean-Marie Le Pen et estimé qu’“avec lui se tourne une page de l’histoire politique française et, compte tenu de l’impulsion continentale qu’il donna au combat pour les Nations, de l’histoire politique européenne”.

“Il s’est avéré être un visionnaire, imposant dans le débat public les grands sujets qui structurent aujourd’hui la vie politique comme la démographie et son corollaire l’immigration, la mondialisation et le déclassement de la France, la souveraineté nationale et le risque de dilution dans l’Union européenne”, lit-on encore. “Pour le Rassemblement National, il restera celui qui, dans les tempêtes, tint entre ses mains la petite flamme vacillante de la Nation française et qui, par une volonté et une ténacité sans limite, fit du mouvement national une famille politique autonome, puissante et libre”.

L’ELYSÉE

Jean-Marie Le Pen était une “figure historique de l’extrême droite” dont le “rôle dans la vie publique de notre pays pendant près de soixante-dix ans (…) relève désormais du jugement de l’Histoire”, a déclaré l’Elysée dans un communiqué.

“Le président de la République exprime ses condoléances à sa famille et ses proches”, a ajouté la présidence, qui retrace la biographie du fondateur du Front national.

L’HOMMAGE DE JORDAN BARDELLA

“Il a toujours servi la France, défendu son identité et sa souveraineté”, salue sur X le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, réagissant à la mort de Jean-Marie Le Pen. “Je pense aujourd’hui avec tristesse à sa famille, à ses proches, et bien sûr à Marine dont le deuil doit être respecté”.

BAYROU EVOQUE LA DISPARITION D'”UNE FIGURE”

“Au-delà des polémiques qui étaient son arme préférée et des affrontements nécessaires sur le fond, Jean-Marie Le Pen aura été une figure de la vie politique française”, a écrit le Premier ministre François Bayrou sur X. “On savait, en le combattant, quel combattant il était”.

La Rédaction 7 avec Tf1 info et RFI

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