COP 28 : Un accord a finalement été trouvé pour sortir des énergies fossiles

Approuvé par consensus, le texte trouvé à la conférence de l’ONU sur le climat appelle pour la première fois à abandonner progressivement les combustibles fossiles.

Voilà près de 30 ans que les énergies fossiles planaient comme une ombre sur les négociations climatiques sans jamais être clairement pointées du doigt. Ce mercredi 13 décembre, près de 200 pays réunis à Dubaï pour la COP 28 ont finalement trouvé un consensus pour mettre fin à cette anomalie.

Jusqu’au petit matin, la présidence émirienne de la COP a cherché la pirouette pour éviter de parler d’une “sortie” des énergies fossiles. Une ligne rouge pour les pays producteurs, l’Arabie Saoudite en tête.

COP 28 : pourquoi l’accord est qualifié d'”historique”

Les pays du monde entier ont approuvé à la COP 28 de Dubaï un compromis qui contient un appel inédit à “s’éloigner progressivement” des énergies fossiles.

Après une nuit de débat, les délégués des Etats présents à la COP 28 ont fini par adopter la décision préparée par les Emirats arabes unis, déclenchant un tonnerre d’applaudissements. Le texte, dont chaque mot a été négocié par les Emiratis, appelle à “transitionner hors des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, d’une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l’action dans cette décennie cruciale, afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050 conformément aux préconisations scientifiques”. L’appel à accélérer l’action dès la décennie en cours était une exigence de l’Union européenne et de nombreux autres pays.

En choisissant le terme de “transitioning away” (“transitionner hors de”, “s’éloigner ” ou “abandonner” progressivement, selon les traductions possibles en français), le texte ne parle plus de “phase-out” (“sortie”) du pétrole, du gaz et du charbon, un terme devenu depuis des mois la bannière derrière laquelle se rangeaient plus d’une centaine de pays et des milliers d’ONG. Jusqu’à aujourd’hui, seule la “réduction” du charbon avait été actée à la COP 26 à Glasgow. Jamais le pétrole ni le gaz n’avaient été désignés.

Dans le projet d’accord des Emirats figure une reconnaissance du rôle joué par des “énergies de transition”, allusion au gaz naturel, pour assurer la “sécurité énergétique” des pays en développement, où près de 800 millions de personnes manquent d’accès à l’électricité.

Tripler la capacité d’énergies renouvelables

Le texte contient en outre de multiples appels liés à l’énergie : tripler les capacités d’énergies renouvelables et doubler le rythme d’amélioration de l’efficacité énergétique d’ici 2030. Mais encore accélérer les technologies “zéro carbone” et “bas carbone”, dont le nucléaire, l’hydrogène bas carbone, et le balbutiant captage et stockage du carbone, défendu par les pays producteurs de pétrole pour pouvoir continuer à pomper des hydrocarbures.

Le premier projet de texte émirati, lundi, avait suscité un tollé, car il listait trop d’options au choix et n’appelait pas à la “sortie” des énergies fossiles, dont la combustion depuis le XIXe siècle est largement responsable de l’élévation actuelle des températures mondiales de 1,2 °C, par rapport à l’ère préindustrielle. L’Arabie saoudite, le Koweït ou l’Irak étaient sur une ligne dure, refusant tout accord s’attaquant aux énergies fossiles qui font leur richesse. Mais ils n’ont finalement pas bloqué un accord, qui a rapidement été pointé du doigt par des pays, experts et ONG pour la relative faiblesse de son vocabulaire et certains points demeurant flous.

La Rédaction 7 avec l’Express

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