CAN 2024 : Qui est Meschack Elia, un jeune prodige, devenu l’un des atouts de la RDC
L’international congolais Meschack Elia fait partie des rescapés de la CAN 2019 en Égypte avec la RDC. L’ancien attaquant du TP Mazembe, passeur décisif contre le Maroc, reste un des leaders du nouvel effectif du coach Sébastien Desabre cette année en Côte d’Ivoire.
Meschack Elia a le vent en poupe. En 2023, l’ancien attaquant du Tout puissant Mazembe a raflé le titre de Meilleur joueur dans le Championnat suisse. Et à la mi-saison, avec les Young Boys Berne, son compteur affiche cinq buts en championnats et deux en Ligue des champions. D’ailleurs, en octobre dernier, une réalisation du Congolais face à Manchester City sur la prestigieuse scène européenne avait fait le tour des réseaux sociaux. L’ancien joueur du CS Don Bosco, club de Lubumbashi, avait alors signé un somptueux lobe devant le portier Ederson.
L’attaquant des Young Boyz de Berne sera certainement un des piliers de Sébastien Desabre, le coach de la RDC, pour le huitième de finale face à l’Égypte. « On cherche à aller le plus loin possible. Nous avons peur de personne. Il n’y pas de petites équipes en CAN », disait Meschack Elia au début du tournoi. Lors de la deuxième rencontre de phase de groupes face au Maroc, c’est lui qui avait été le passeur décisif du but égalisateur qui avait permis aux Léopards de décrocher un nul.
Un épisode fâcheux
Elia Meschack avait été élu à la fois meilleur buteur et meilleur joueur lors du CHAN 2016 au Rwanda, remporté par sa RDC. Sa vitesse supersonique et ses dribbles avaient fait des ravages et lui avaient permis d’inscrire un doublé en finale contre le Mali (3-0). Il avait ensuite participé à la CAN 2019 en Égypte en juin et juillet, avant de disparaître des radars. En effet, en août, le natif de Kinshasa s’était retrouvé au centre d’un drôle de feuilleton.
Il avait quitté précipitamment le TP Mazembe alors qu’un accord avait été conclu avec Anderlecht pour son transfert. Après quelques mois, le Léopard demandait l’asile politique en Suisse et réapparaissait chez les Young Boys de Berne, se disant libre de tout contrat. La FIFA avait tranché cette affaire en faveur des Corbeaux, considérant le joueur toujours sous contrat avec le TP Mazembe au moment de sa signature en Suisse.
La Chambre de résolution des litiges de l’instance avait sanctionné Elia et son nouveau club en les obligeant à indemniser le TP Mazembe. La Fédération congolaise, qui avait aussi pris parti pour le TPM, l’avait sanctionné d’un an de suspension. Meschack Elia a alors fait son retour en sélection à l’occasion des barrages de la Coupe du monde 2022, contre le Maroc.
Être désormais constant
Désormais, l’attaquant de 27 ans semble avoir retrouvé une forme de sérénité. « Le plus important pour un joueur, c’est d’être constant. C’est une fierté pour moi de jouer la C1. Mon objectif, c’est de continuer à progresser en club et en sélection. C’est une grande joie pour moi de retrouver les Léopards », dit celui qui aime jouer au tennis de table et au baby-foot avec ses coéquipiers.
Elia a commencé le football dans la rue, à Kinshasa. Il a ensuite intégré l’école de foot d’Alain Lejeune, dans la capitale congolaise, puis a signé à Jogari AF. Florent Ibenge, ancien sélectionneur de la RD Congo, avait déclaré à Jeune Afrique en 2016 : « Au CHAN, il a confirmé son potentiel, mais il est encore jeune, et a beaucoup à apprendre. Il a envie de travailler. Il est très doué, parfois fantaisiste dans son jeu, car il doit être plus efficace, et cela lui a valu quelques engueulades de ma part, mais c’est un garçon facile à gérer. » Huit ans plus tard, on peut dire que le crack du CHAN, 39 sélections, a bien grandi.
La Rédaction 7 avec RFI