Reçu avec pompe et tous les honneurs dûs à un Chef d’État à l’Elysée par son homologue français Emmanuel Macron, le Président Félix Tshisekedi a mis à profit son séjour parisien pour conclure un nouveau partenariat tous azimuts avec la France.
Sur la même longueur d’ondes désormais, le Président congolais Félix Tshisekedi et Emmanuel Macron souhaitent que les investisseurs français s’intéressent davantage aux opportunités économiques que recèle la République Démocratique du Congo. Deux jours de visite officielle mis à profit pour renforcer la coopération dans tous les domaines.
La visite qu’avait effectuée Emmanuel Macron il y a un an à Kinshasa, à l’invitation du Président congolais Félix Tshisekedi en mars 2023, n’avait – à dire vrai – pas laissé de très bons souvenirs ni à l’un ni à l’autre et cela n’était pas sans conséquences dans les échanges et relations entre les deux pays. Mais, mardi 30 avril à l’Élysée, les deux hommes semblaient être devenus les meilleurs amis du monde, et faisaient assaut d’amabilités, en renouvelant leurs invitations réciproques à Paris et Kinshasa.
À l’occasion d’un déjeuner de travail à l’Élysée, sérieusement préparé en amont et où ils se sont parlé franchement, les deux présidents ont visiblement scellé leur réconciliation, permettant ainsi à la France et à la République démocratique du Congo (RDC) de conclure un nouveau partenariat qui paraît fort prometteur dans bien des domaines (économique, minier, militaire et culturel notamment) avec ce grand pays qui occupe véritablement une place stratégique au cœur de l’Afrique centrale, puisqu’il a des frontières avec neuf autres pays voisins.
Pour repartir sur de nouvelles bases, « Je souhaite que nous puissions signer prochainement un nouveau protocole pluriannuel », souligne d’emblée le président français en saluant, à titre d’exemple, deux initiatives concrètes pour la jeunesse : « Dans le domaine de la mode, la France accompagnera bientôt la création d’un Institut régional de la mode à Kinshasa et dans le domaine sportif également – nombre de grands sportifs congolais jouent en France à commencer par le capitaine des Léopards – pour développer notre coopération avec la mise en place d’un Institut national du Sport à Kinshasa sur le modèle de l’INSEP » l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance créé dès 1975 en France, au cœur du bois de Vincennes.
« La RDC est le premier pays francophone au monde »
« La France voit dans la RDC un partenaire clé dans la protection des trésors que nous avons en partage », ajoute le Président Macron, en citant bien entendu la forêt du bassin du Congo, qui est « l’un des poumons de notre planète », et la langue française puisque « la RDC est le premier pays francophone au monde » et que « la francophonie est une communauté de valeurs ». Le Président Tshisekedi sera ainsi de retour en France pour le XIXe Sommet de la Francophonie qui se déroulera à Villers-Cotterêts les 4 et 5 octobre prochain.
Mais la coopération entre nos deux pays se veut désormais tous azimuts avec également un volet de sécurité et de défense. C’est pourquoi le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, devrait se rendre très prochainement à Kinshasa pour consolider les initiatives prises en termes de formation mais aussi capacitaires avec l’ouverture d’une École de guerre à Kinshasa, l’appui à la formation d’une brigade de combat en jungle de l’armée congolaise. « Nous sommes à vos côtés pour ces objectifs de défense et de sécurité » visant à renforcer la souveraineté nationale de la RDC, assure encore le Président français.
C’est là assurément un point clé car « la populations de l’Est de la RDC – rappelle Macron – souffre maintenant depuis trois décennies de conflits armés, de déplacements de populations et des ingérences étrangères, et la France continuera à se battre pour qu’elles ne soient pas oubliées et qu’une solution soit trouvée » pour mettre fin à cette tragédie.
Et les mots du Chef de l’État français sont cette fois-ci on ne peut plus clairs et forts : « Il ne peut pas y avoir de double standard. Nous qui défendons l’intégrité territoriale en Europe », en soutenant la souveraineté de l’Ukraine, « nous la défendons aussi sur le continent africain ».
C’est pourquoi, ajoute-t-il, « La France ne transigera jamais sur la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC (…) le Rwanda – comme je l’ai redit encore tout récemment au Président Kagamé – doit cesser son soutien au M23 et retirer ses forces du territoire congolais » car « l’urgence est à la désescalade » et « la priorité au désarmement » de toutes les milices.
« La France veut être aux premières loges pour nous accompagner sur le projet d’Inga »
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La veille à Paris, le Président congolais avait d’ailleurs déjà dénoncé les « ambitions prédatrices de puissances étrangères » à l’encontre de son pays, en faisant bien évidemment allusion à mi-mot au Rwanda. À l’Élysée, le Président Tshisekedi n’a pu que saluer « l’engagement encore plus grand de la France au côté du peuple congolais » pour tenter de mettre fin à cette « guerre injuste qui nous est imposée par le Rwanda » et a même été jusqu’à dire qu’« une lueur d’espoir pointe à l’horizon ».
Les deux hommes sont désormais sur la même longueur d’ondes et le Président congolais se réjouit de pouvoir « compter sur la France, qui sera à nos côtés, pour trouver cette paix ». Car la paix est indispensable à la relance et au « développement économique » de la RDC, grandement ouverte à « l’investissement des opérateurs économiques français pour toutes les opportunités à saisir » en RDC dans le secteur minier comme dans les infrastructures et notamment « le grand projet d’Inga qui me tient à cœur ». Encore à l’état de projet, Inga 3 sera demain sur le fleuve Congo le plus grand barrage hydroélectrique du monde avec une capacité de production de 40 000 mégawatts !
« La France veut être aux premières loges pour nous accompagner dans la réalisation de ce projet d’Inga », s’est félicité le Président Tshisekedi, en se disant « très satisfait » de son séjour parisien, où l’accompagnaient son épouse Denise Nyakeru et sa fille Christina.
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En deux jours de visite officielle, il a pu en effet s’entretenir également avec le président du Sénat, Gérard Larcher, la présidente de l’Assemblée nationale, Mme Yaël Braun-Pivet, le ministre des Armées Sébastien Lecornu, qui lui a fait visiter l’École militaire aux Invalides, rencontrer de nombreux hommes d’affaires lors d’une réunion organisée par le MEDEF à Bercy et présenter son livre « Pour un Congo retrouvé » (VA Éditions), faisant le bilan de son premier mandat, lors d’une soirée d’échanges et de débats au Collège des Bernardins.
« Je repars très optimiste quant à l’avenir des relations franco-congolaises », a-t-il lâché en guise de remerciements avant de s’envoler pour Bruxelles, troisième étape de sa tournée européenne, après Berlin et Paris.
La Rédaction7 avec AfricaPresse.Paris (APP)
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