Syrie : Chute du régime de Bachar al-Assad, le pays tourne une page de son histoire ainsi que celle du monde
Après vingt-quatre ans à la tête de la Syrie, le président Bachar al-Assad a quitté le pouvoir et le pays, marquant la fin d’une ère marquée par la répression, la guerre et la résilience de son régime. Les forces rebelles, menées par la coalition islamiste radicale Hayat Tahrir al-Sham, ont annoncé le dimanche 8 décembre 2024 la « libération » de Damas après une offensive fulgurante qui a commencé le 27 novembre.
La chute du régime Assad en Syrie, un sérieux revers pour la Russie
Les médias russes et surtout la télévision sont restés longtemps dans la retenue sur le traitement des événements en Syrie, la communication officielle rare. Le départ de Bachar el-Assad est essentiellement décrit comme un risque pour la stabilité.
La première réaction officielle est arrivée à la mi-journée le dimanche 8 décembre, via un long communiqué du ministère des Affaires étrangères débutant par ces mots : « Nous suivons avec une extrême préoccupation les événements dramatiques en Syrie ». Surtout, c’est la Russie qui fait elle-même dans ce texte cette annonce officielle de la « décision de Bachar el-Assad de quitter son poste présidentiel et le pays ».
Commentaire quasi immédiat de la chaîne Telegram Rybar, réputée proche du ministère de la Défense : « Bachar el-Assad s’est enfui lâchement du pays, abandonnant tout le monde. »
Quelles répercussions stratégiques pour la Russie ?
On ne sait rien à ce stade de l’état des lieux précis de la présence actuelle russe en Syrie, civile comme militaire, et tout particulièrement de ce qu’il pourrait advenir de la base navale de Tartous et de la base aérienne de Hemmin. Le ministère russe des Affaires étrangères écrit : « Les bases militaires russes sur le territoire de la Syrie sont en état d’alerte. Pour le moment, il n’y a pas de menace sérieuse pour leur sécurité. »
Ces deux bases sont deux atouts militaires majeurs de Moscou, décrites notamment par les experts comme des points de ravitaillement essentiels aux opérations militaires russes en Libye, au Sahel et en République centrafricaine.
Derrière la Syrie, la guerre en Ukraine et les États-Unis
Dans un texte publié le dimanche matin sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a fait le lien entre les événements en Syrie et la guerre en Ukraine, écrivant notamment : « Assad est parti. Il a fui son pays. Son protecteur, la Russie, la Russie, la Russie, dirigée par Vladimir Poutine, n’était plus intéressée à le protéger. »
« La Russie et l’Iran, poursuit le président élu des États-Unis, sont dans un état affaibli en ce moment, l’un à cause de l’Ukraine et d’une mauvaise économie, l’autre à cause d’Israël et de ses succès au combat. De même, Zelensky et l’Ukraine aimeraient conclure un accord et arrêter la folie. Je connais bien Vladimir. C’est le moment d’agir. La Chine peut vous aider. Le monde attend ! »
Signe transparent que l’Ukraine est pour le pouvoir russe la mère de toutes les batailles : la réponse n’est pas venue cette fois de la diplomatie russe, mais du Kremlin. Et c’est sans surprise une fin de non-recevoir. « C’est l’Ukraine qui refuse de négocier », a notamment déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qui a rappelé les conditions posées en juin par Vladimir Poutine ; des conditions que Kiev comme ses alliés jugent toujours être une exigence de capitulation.
La chute de Bachar al-Assad change la donne sur le plan géopolitique dans le monde. Et la Russie semble fragilisée par la chute du dictateur syrien.
Après avoir fui son pays, Bachar al-Assad s’est exilé avec sa famille en Russie.
La Rédaction 7 avec RFI
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